Le Trône de Fer Intégrale 4 - George R.R.Martin

Alors que la série ne m'avait guère inspiré de critique, ce 4ème volume me fait réviser quelque peu ma position. Entendons nous bien : j'ai beaucoup apprécié sa lecture. Il conserve les points forts de ses prédécesseurs : "réaliste", violent, retournements de situation à foison, personnages particulièrement bien sentis, dialogues savoureux...L'auteur introduit même un certain nombre de "nouveautés" comme la magie qui a ici une place bien plus importante que par le passé. Mais alors? Il est où le problème? 

Et bien en fait, bien que l'auteur s'en explique en fin de volume, j'ai eu un peu le sentiment de n'avoir eu droit qu'à la moitié d'un volume. De près de 900 pages certes mais, seule la moité des personnages sont directement impliqués dans les évènements décrits. Bien sûr -et heureusement- le récit ne souffre pas de chapitres manquants, il n'y a pas de "trous" dans l'histoire et j'imagine que le volume 5 se situera chronologiquement après celui-ci, il n'empêche ce volume introduit en matière de narration un travers que je trouve regrettable. De plus, certaines ficelles pour évincer certains personnages m'ont semblé un peu grosse. Autant pour le côté réaliste. 

J'ajouterais, mais c'est peut-être un peu sévère, d'avoir eu affaire à "une saison" d'une série. Peut-être parce que je me suis parfois demandé si l'auteur lui-même savait où voulait en venir, si au bout du compte, lorsque le cycle sera achevé, on ne se rendrait pas compte qu'une bonne partie de l'histoire n'est que succession d'anecdotes ayant certes la vertu de nous immerger dans un univers fantastique et fascinant, mais n'apportant finalement pas grand chose au fond du récit. 

Et puis à la différence d'autres grandes sagas de fantasy (le SDA, et la Roue du Temps par exemple) l'auteur donne le sentiment de construire l'univers un peu au fur et à mesure, introduisant subitement des éléments au background général. Alors je trouve ça génial de découvrir un peu plus du passé d'un univers que j'apprécie, pour autant j'aime mieux que ce passé se laisse pressentir des les premiers volumes.

En me relisant je me rend compte que je descend quelque peu le bouquin...quel maladroit! Rassurez-vous : je suis peut-être juste aigri de ne pas avoir la suite, là, maintenant, au moment où j'écris sans quoi je serais en train de la lire et non d'écrire. Et je n'aurais peut-être pas l'impression d'avoir une moitié de volume. Ça reste excellent et les défauts que j'ai évoqué sont mineurs et peut-être presque constitutifs du genre (notamment le délayage...un peu lourd à la longue).