Fable 3

Troisième itération de la déjà célèbre licence de Sir Peter Molyneux, Fable 3 nous plonge une fois de plus au coeur du destin d'Albion. Suite directe du 2ème épisode, on y incarne le fils cadet de son héros, le précédent roi. On va devoir mener une révolution afin de conquérir le pouvoir et ainsi déposer notre tyran de frère. D'emblée le scénario semble un poil plus dirigiste que lors des épisodes précédents (encore que !). 

Les mécanismes de gameplay n'ont pas tellement évolué. Notre personnage, lors des phases de combat a toujours le choix entre une arme de corps à corps (une épée dans mon cas mais on trouve bien entendu d'autres armes en cours de partie), une arme à distance et des pouvoirs magiques. A ce titre notons que l'on ne peut plus changer de pouvoir à la volée en cours de combat. Pour se faire on doit passer par le sanctuaire (une nouveauté du jeu), lieu accessible à tout moment en appuyant sur start, et dans lequel on va pouvoir personnaliser l'équipement de notre avatar (de façon assez minimaliste malheureusement) ou encore consulter une carte du monde qui nous servira à visualiser les quêtes et à se téléporter à un endroit précis. La carte ayant disparu dans le second épisode, son retour est des plus appréciables. Dommage en revanche qu'il n'y en ait pas une petite affichée en permanence lors des déplacements, à la façon des GTA par exemple. 

Les combats sont plus dynamiques et intenses que ceux de Fable 2 même si une fois encore la sanction en cas de décès (on perd un peu d'expérience - matérialisée par des Sceaux de Guilde) est bien mince, faisant de Fable 3, à l'instar de son aîné un jeu très facile et sans réel challenge. On peut toujours exercer différentes professions afin de gagner de l'argent mais l'intérêt de la chose disparaît aussitôt nos premières acquisitions immobilières faites. Une fois ce palier franchi, on reçoit une rente régulière qui croît rapidement si on réinvestit les sommes gagnées. 

La progression se fait cette fois-ci en dépensant les Sceaux de Guilde gagnés en remplissant des quêtes. On achète ainsi des améliorations pour nos trois types d'armes, ainsi que de nouvelles façons d'interagir avec les différents PNJ qui peuplent le jeu (on peut par exemple apprendre les expressions pets et rots - mes préférés!). On peut toujours se marier, avoir des enfants, participer à des orgies...En revanche, nos actions, bonnes ou mauvaises ne seront plus traduites sur le physique du héros mais seulement sur son épée. On ne pourra donc plus se faire pousser des cornes de diable en étant mauvais. Dommage. Mais dans les grandes lignes, le jeu reprend les mécanismes de son prédécesseur. La nouveauté se situe plutôt dans les possibilités offertes par le scénario. Car au cours de notre marche vers le pouvoir, on va être amené à faire des promesses afin de rallier des partisans à notre cause. Par exemple on va promettre d'aider les pauvres du royaume ou  encore de rouvrir une école pour tous. Une fois au pouvoir on aura la possibilité de tenir ou non notre promesse. Le choix est toujours binaire et manichéen mais notre arbitrage aura des conséquences à moyens et longs termes. Populaires et bénéfiques sur le court terme mais dangereux sur le long terme pour le royaume dont on a la charge. Ou inversement. Il est d'ailleurs intéressant que nos décisions aient un impact directement visible dans le jeu.

Du côté de la réalisation, le jeu reprend le moteur graphique de Fable 2. Le jeu oscille entre le très moyen et le très joli mais globalement la réalisation remplit son office (la direction artistique y est sans doute pour beaucoup) et il est toujours aussi agréable de déambuler dans les paysages bucoliques de l'Albion (la musique orchestrale est toujours aussi bonne mais elle manque un peu de variété). Par contre le jeu se met parfois à ramer méchamment lors de séquences un peu trop chargées en personnages à l'écran. Dommage également que le jeu soit découpé en zones et que l'on ne soit (toujours) pas dans un mode ouvert. Fable s'y prêterait particulièrement.  

Au final Fable 3 bien que décevant est un jeu plutôt bon pour peu qu'on supporte son orientation très grand public et ses mécanismes parfois simplistes. Ceux qui n'ont pas aimé le précédent volet peuvent passer leur chemin sans regrets. En revanche pour les autres, ceux qui ont aimé Fable pour son univers attachant et coloré - véritable invitation à la balade, pour son humour so british sauront se satisfaire tout comme moi de ce Fable 3 perfectible sur de nombreux points mais bénéficiant d'un charme tout particulier. La note n'est peut-être pas très objective mais elle reflète bien mon attachement au jeu.

7- /10