La planète aux vents de folie - La Romance de Ténébreuse - Marion Zimmer Bradley

Premier volume de la gigantesque saga de Marion Zimmer Bradley, La planète aux vents de folie nous compte la genèse de la Romance de Ténébreuse.

Tout débute, lorsqu’un vaisseau Terrien, dans un futur indéterminé, échoue sur Ténébreuse suite à une avarie. A cette époque où l'exploration spatiale en est encore à ses balbutiements, les moyens de communiquer à travers les parsecs d'espace sont inexistants: les terriens naufragés doivent se débrouiller par leurs propres moyens. Très vite, ils vont s’apercevoir que la planète est très pauvre en métaux et la réparation du vaisseau qui les a amené va s'avérer impossible. La mort dans l'âme ils vont décider de fonder une colonie sur Ténébreuse. Avec l'aide de l'ordinateur du vaisseau détenant l'ensemble des connaissances que l'humanité à jusque là produite, ils s’apprêtent à recréer la société qu'ils ont perdu.

Un évènement inétendu va néanmoins survenir : un vent transportant les pollens d'une plante locale se lève. De prime abord il a seulement des effets psychotropes, dont celui de faire tomber certaines inhibitions...A cette occasion on assiste à l'union d'une femme et d'un humanoïde extra-terrestre d'une race antique (non originaire de Ténébreuse). Certains humains vont comprendre que la planète leur offre un environnement tout à fait singulier et souhaiter fonder une civilisation nouvelle et s'affranchir de leur culture d'origine, trouver de nouvelles façons de faire. Ils vont être aider par la providence, ici incarnée par le capitaine qui va détruire l'ordinateur, de peur que les générations passant, leurs descendants en viennent à vénérer cette machine détenant la Connaissance. De désir, le changement va devenir nécessité.

La Romance de Ténébreuse a cela de particulier, que sur une base de science-fiction, elle va nous dépeindre un univers plutôt teinté de fantasy. En effet dans les nombreuses suites à ce roman initial, on assiste à l'évolution , au fil des âges, d'une société de type féodal, avec des domaines conduits par des Nobles ayants certains pouvoirs. Ce sont les descendants de l'union évoquée plus haut. Ils détiennent le laran, un don de leur mythique ancêtre. Le laran s'exprime de différentes façons selon les lignées et les pouvoirs sont, de ce fait très variés.
Il est intéressant de voir, sous l'impulsion d'une contrainte environnementale (très peu de métaux sur Ténébreuse), le développement d'une société qui se crée se propres règles, sa propre morale, sa propre technologie pour s'adapter, pour survivre.

Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce roman, singulier même au sein du cycle qu'il initie. La lecture en est fluide et agréable. Les personnages sont attachant (j'ai volontairement occulté leur nom et leurs péripéties pour sauvegarder une part de découverte) et il est intéressant, pour qui ne s’arrêtera pas là dans l'histoire de Ténébreuse, de voir le statut de mythe fondateur que va prendre cette histoire pour les descendants de ses protagonistes. J'ai découvert cette saga il y a presque 20 ans et elle fait partie de celles, pas si nombreuses, que je n'ai pas oublié et que j'ai même relu. Une de mes madeleines de Proust.