De la maturité du jeu video

Le 24 février dernier sortait Heavy rain, une exclusivité PS3, rejeton du studio français Quantic Dream (responsable du fabuleux Nomad Soul en 1999 et de l'execrable Fahrenheit) et de son directeur, le très médiatisé David Cage. Le jeu a fait parlé de lui bien au delà du microcosme du jeu vidéo . Comprenez par là que les ados boutonneux et abrutis ne sont pas les seuls à s'y être interessés. Pourquoi ça me direz-vous? Hé bien il semblerait que Heavy Rain doive être considéré comme une petite révolution dans le monde du JV, il constituerait une étape importante à la lumière de laquelle toutes les autres oeuvres devront désormais être jugées. En un mot avec Heavy Rain, le JV rentrerait dans l'âge de la maturité. Rien que ça. Bah oui, le jeu a tout de même eu les honneur d'un long article dans Libération, preuve s'il en est qu'il se distingue de la merde que l'on  nous sert à longueur d'année, à nous, pauvres idiots qui n'avions pas réalisé la crétinerie profonde qui caractérise notre passion ô combien abrutissante. Et c'est pas n'importe qui qui le dit ma bonne dame. De "grands" cinéastes se sont prononcés et la sentance est sans appel. Au premier rang de ses puits de culture au jugement infaillible: Mathieu Kassovitz (MK). Du côté des arguments objectifs en faveur de cette thèse: le script de Heavy Rain fait 2000 pages contre environs 200 pour celui d'un film. Tout est dit. Je cours de ce pas acheter cette merveille! En même temps le script de Super Mario tient sur un timbre poste ce qui ne l'empêche pas d'être, presque 30 ans après sa sortie ,la référence absolue du jeu de plate-forme.

Avant de continuer cette énumération de qualités je veux revenir sur les principes sur lesquels repose Heavy Rain. Vous connaissez les livres dont vous êtes le heros??? Oui? Et bien là c'est pareille. Il y a des embrenchement scénaristiques et les actions du joueur déterminent lesquels de ces embranchements sera suivi par le personnage qu'il incarne...Révolutionnaire vous ne trouvez pas? M.Kassovitz s'émerveillait d'ailleurs du nombre de fins possibles à l'histoire ou encore des différentes manières dont peuvent se dérouler les chapitres du jeu. Ce qu'il ne précise pas c'est que ces embranchements ne résultent pas de choix conscients du joueur mais de sa réussite ou non à des séquences de Quick time Event c'est à dire à savoir appuyer sur les touches qui s'affichent à l'écran (un peu comme dans guitar hero!!!). Bonjour l'interactivité!!!
En fait si je m'enerve c'est à cause de la réaction de M.Kassovitz à un article que Eric Viennot (créateur de In Memoriam) à écrit sur son blog et dans lequel il réagissait aux prises de positions de MK (avec infiniement plus de retenue que moi). Dans son commentaire MK fait preuve d'une aggressivité hors de propos face à quelqu'un qui essayait simplement de faire comprendre aux cinéastes que le JV ne les a pas attendu pour exister et que ce genre de prise sde positions est une insulte à tous les créateurs qui oeuvrent dans ce milieu depuis plusieurs décennies. La reconnaissance du grand public n'a pas encore pleinement touché le JV. Pour autant le travaille d'un Ueda ou d'un Miyamoto ne merite-il pas le même respect que celui d'un James Cameron ou d'un Spielberg?
Toutefois la réponse de MK a au moins une vertue: celle de m'avoir beaucoup fait rire. Je m'explique. Pour justifier de sa légitimité à s'exprimer sur le sujet, MK, nous fait un petit résumé de sa vie. Ainsi on apprend que le jeune Mathieu est depuis toujours passionné de JV. Malheureusement il n'a jamais eu les moyens de s'acheter une console de jeu, lui le pauvre fils d'un réalisateur reconnu (Peter Kassovitz). En revanche il a eu ceux de partir en voyage à San Francisco, ville dans laquelle il s'est essayé aux premières bornes d'arcade. Cherchez l'erreur...Lorsque la fortune lui a d'avantage sourit il s'est acheté un mac afin de pouvoir écrire des scénarios (on se souviendra en effet du célèbre addage des scénaristes: "sans mac des scénarios tu ne pourras écrire")...je pourrais continuer mais autant que vous vous rendiez vous-même sur le blog de Eric Viennot afin de lire cette réponse endiablée (lisez également celle d'Eric Viennot).

Il est triste de voir que le jeu video est considéré comme mature lorsqu'il emprunte la plupart des codes du cinéma (cadrage, jeu d'acteur, scénario travaillé...), lorsqu'il cesse presque completement d'être un jeu en fait, pour être un produit batard que je qualifierais plus volontier de film interactif. Je n'ai rien contre David Cage et Heavy Rain même si le jeu ne correspond pas réellement à un jeu video. Je crois que son traitement dans les médias peut s'expliquer par quelques facteurs: 1/la PS3 manque d'exclusivité et celle-ci dispose d'une réalisation technique plus que correct et le jeu  à le mérite de sortir des sentiers battus. La campagne de pub a donc été importante 2/ le jeu est français et bénéficie de la french touch (il faudra que quelqu'un m'explique ce que c'est) 3/ le jeu ressemble à un film et pour le grand public c'est certainement une qualité.
Je n'ai rien contre les transfuges d'un autre domaine qui se lance dans l'aventure du jeu video: Joe Madureira avec Darksiders en est un parfait exemple de réussite.
Enfin pour conclure je dirais que je n'ai rien contre Mathieu Kassovitz("La haine" c'est super). J'ai vu tous ses film même si j'admet n'en avoir aimé qu'un. Pas sûr par contre que je me donne la peine de voir les suivants. "Babylon AD", adaptation fumeuse d'une oeuvre mauvaise d'un auteur mystico-fasciste (Maurice Dantec), étant l'archétype du nanar.

je cite un commentaire du blog de Viennot que je trouve très drôle : "Je pense que lorsqu'on a commis un film comme Babylon AD, on devrait immigrer en Laponie et se fouetter une trentaine de fois par jour avec une queue de caribou avant de tenter de faire dans la prose et de de donner des leçons aux gens, tant en matière de création d'un scénario qu'en terme de réalisation."

PS: désolé pour les fautes d'orthographes, j'ai de petits soucis avec mon correcteur

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